dimanche 24 septembre 2017

À LA CROISÉE DES CHEMINS- Extrait.

Un extrait de

"À la croisée des chemins"

Pour vous donner envie de lire, d'aimer et de partager!

Évadez-vous et rêvez sans modération.... en complétant l'extrait par le roman...surtout que la suite est pour très bientôt!

"2 AOÛT 1990 

Un nuage de poussière entoure le grand taxi qui grimpe poussivement la route menant au village. Fatiha attend depuis le matin, guettant celui qui amènera son père. Elle se précipite, mais elle ne voit en descendre que des villageois encombrés de couffins d'osier, de grands sacs, des paysans qui reviennent de la ville ou d'un souk proche. Elle s'approche pendant que le chauffeur finit de décharger le coffre des marchandises destinées à la petite épicerie locale : conserves , boissons , beaucoup de Coca-Cola et de Fanta, un baril d'olives , des bouteilles d'huile, des boîtes de thé vert, des pains de sucre, quelques boîtes de savon en poudre que les femmes utilisent lors de la lessive hebdomadaire au bord du ruisseau. Fatiha est encore trop jeune pour battre le linge, mais elle aime y accompagner sa mère: toutes les femmes du village y vont le même jour, elles échangent des nouvelles, elles se disputent, elles travaillent dur, mais elles rient aussi. Les hommes sont évidemment exclus de cette corvée, mais c'est un des rares moments, avec le hammam, dont les femmes disposent pour elles seules. Quand il fait beau et chaud, cela devient presque agréable, l'eau est fraîche. Fatiha, ses amies, mais aussi leurs mères, leurs tantes et même les vieilles femmes s’y baignent et jouent à s'asperger telles des enfants. Depuis quelques mois, sa mère lui demande une aide plus active pour essorer le linge: elles se mettent chacune d'un côté et tordent le linge pour en extraire l'eau. Ensuite, elles l'étendent sur les buissons. Les vêtements étincellent de leurs couleurs vives dans le paysage. Un jour, Fatiha a été étonnée de voir un étranger, un des rares touristes qui montent jusqu'au village, prendre en photo le linge séchant sur les buissons. Elle s'est approchée de lui, curieuse, et lui a demandé ce qu'il faisait. Il parlait un peu arabe et lui a expliqué que cela ressemblait à un tableau coloré. Elle n'a pas vraiment compris tout ce qu'il disait, mais, depuis ce jour, elle s'arrête de temps en temps de jouer dans l'eau, s'éloigne un peu et, fermant à demi les yeux, contemple les pièces de linge étendues comme une belle photographie ou même une peinture que le maître leur montre parfois dans les livres ou les journaux qu'il possède. 
Elle demande au chauffeur qui boit un thé avec l'épicier avant de repartir, espérant d'éventuels clients, s'il n'a pas vu son père. 
— C'est qui, ton père ? lui demande-t-il en riant . 
— C'est Abdelatif. Il doit arriver aujourd'hui. Il est grand, bien habillé. Il arrive de France avec plein de cadeaux pour nous. 
— En ce moment, il y a des milliers d'hommes qui arrivent de France avec des cadeaux. Devant l'air déçu de la fillette, il ajoute: 
— Tu sais, mon taxi était plein, mais il y avait plusieurs hommes qui attendaient à la gare routière. Il sera certainement dans le prochain taxi. Ne t'inquiète pas. 
Elle ne s’inquiète pas, Fatiha, elle a confiance en son père, elle est simplement impatiente de le voir ... et un peu aussi de découvrir les surprises qu'il ne manque jamais de ramener. L'an dernier, il lui a offert une magnifique poupée qui a fait pâlir d'envie toutes ses amies. Les jouets sont rares dans le village et, souvent, les pères préfèrent les cadeaux utiles pour la maison ou qui peuvent se revendre facilement. Son père a toujours dans ses valises un petit quelque chose pour elle, rien que pour elle , peut-être inutile, mais tellement précieux ."


En téléchargement et en broché, au choix!!!

BONNE LECTURE!

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