mardi 16 février 2010

LE RÊVE ET LE VOYAGE

                                                    Je reviens à mes premières habitudes , vous livrer une histoire , une nouvelle , presque un conte , mais pas vraiment . Cela pourrait être vrai , être mon histoire , votre histoire .
    Je vous la raconterai en deux épisodes . Le premier s'intitule:

                        LE RÊVE


    Elle se réveille , se retourne dans son lit , empoignant son oreiller . Ce satané réveil , ça fait bien deux fois qu'il sonne , elle ouvre un oeil , regarde les chiffres verts du radio-réveil . Ils sont plutôt flous , sans  lunettes . Elle plisse des yeux , s'en approche , cherche à tatons ses lunettes sur la table de chevet , elle les  trouve , les fait tomber , les ramasse , bon , la journée commence bien , enfin elle les chausse .C'est bon , elle voit l'heure .
    -Oh , c'est pas vrai . C'est au moins la quatrième sonnerie ! Je vais être en retard...
    Elle se lève brusquement , frissonne dans son tee-shirt , se recouche sous la couette . Il ne fait pas chaud dans l'appartement . Le soir , pour des raisons écologiques , se dit-elle hypocritement , pour des raisons économiques surtout , elle baisse le chauffage , 17 , 18 degrés . Il parait que c'est bon pour la santé et que l'on dort mieux . Si on veut ! Enfin , l'été , quand il fait un peu plus chaud , elle n'a pas l'impression de dormir si mal . Enfin , ce n'est pas le moment de philosopher , ce matin . Elle est suffisamment en retard .Elle reste quelques secondes assise et se relève.
    - Il faut y aller.
    Elle se précipite dans la salle de bains en évitant de justesse le chat qui se frotte calinement contre ses jambes .
    - Bonjour , Gaston .Je vais te donner ton lait et tes croquettes . Attends un peu , je me prépare , je suis sacrément en retard ce matin .
 Le chat la regarde de ses yeux vairons et semble sourire en pensant :
    -Comme tous les jours...ou presque .
    -Oui , ça va . Ne me regarde pas comme ça . Tu sais bien que j'ai du mal à me lever le matin . Tu peux penser ce que tu veux !Toi , après ton petit déj , tu repars dormir tranquillement sur le canapé . Moi , je vais sortir dans le froid et travailler , tiens , justement , pour gagner ton lait et tes  croquettes ! Non , mais je me mets à donner des explications au chat ...comme s'il me comprenait ! Et après tout , ajouta-t--elle pensive , pourquoi pas ? Tu pourrais bien me comprendre , n'est - ce pas ,Gaston ?
    Elle se regarde encore à moitié endormie dans le miroir .
-Hum , pas terrible , au saut du lit . Heureusement que le maquillage est là pour arranger la situation.

    Pendant qu'elle se brosse les dents , elle repense à ce rêve qu'elle fait régulièrement maintenant depuis quelques mois , ce songe étrange toujours accompagné de cette impression de déjà vécu . Elle se demande parfois si elle ne faisait pas le même rêve , enfant.
    Elle a déjà essayé de forcer ses souvenirs , mais elle semble se heurter à un mur ou plutôt une page blanche , ça bloque , elle ne sait plus .
    Si elle en avait les moyens , pense -t- elle parfois , elle irait voir un psy.Il parait qu'ils decryptent les rêves . Mais , ce n'est pas le moment "financier", donc , inutile d'y songer .
    Bizarre , tout de même , ce rêve. Pas vraiment angoissant , pas du tout un cauchemar , en fait , non , plutôt rassurant , un peu comme un cocon rempli de coton au fond duquel on a envie de s'enfoncer doucement . Agréable , presque , mais irrationnel . Elle a toujours eu horreur de ce qu'elle ne pouvait pas expliquer . Enfant , elle cherchait toujours le pourquoi du comment  et assaillait ses parents de questions . Sa mère l'avait beaucoup faite rire , un jour qu'elles se promenaient toutes les deux . Elle lui montra une jeune femme qui promenait son enfant dans une poussette où l'enfant était positionné face à la route qui s'ouvrait devant lui . Les psycho-pédagogues y auraient vu une façon d'ouvrir l'enfant vers la découverte du monde . C'était d'ailleurs le discours qui accompagnait la publicité pour ce genre de poussettes . Sa mère lui dit :
-C'est surtout une mère qui veut se promener tranquille sans être submergée par les "pourquoi il?" et "pourquoi elle?" et "pourquoi que?" !!! Que de promenades tranquilles nous aurions faites si je t'avais proposé ce genre de poussette ! Tu aurais peut - être découvert le monde ...et moi j'aurais ainsi évité de te répondre au bout d'un moment "parce que "...
    Et pourtant, sa mère l'aime profondément , mais il est vrai qu'elle devait la lasser avec toutes ses questions . Encore maintenant , à son âge , elle a horreur de ne pas avoir une explication logique . C'est sans doute la raison pour laquelle elle ne parvient pas à croire en Dieu . Elle a essayé de faire comme Pascal le conseille à celui qui ne parvient pas à la foi . Cessez de penser et priez . Non , elle n'y parvient pas . C'est d'ailleurs un sujet de discussion permanente avec son amie Sonia laquelle trouve dans sa foi une sérénité que souvent elle lui envie . Elle a même songé à se tourner vers le bouddhisme . Cela fait quelque temps qu'elle se dit qu'elle va se mettre à la recherche d'un centre de méditation bouddhiste . Après tout , ça ne peut pas faire de mal . Mais elle n'a jamais le temps , à toujours courir , après quoi ? Elle se le demande bien souvent .

    Pour l'instant , elle doit se préparer rapidement . Elle ne veut pas arriver en retard , entendre la réflexion désagréable de la nouvelle responsable , qui se contente parfois de regarder sa montre en pinçant les lèvres , et c'est encore pire .
    Depuis que le service a été remanié , elle  leur a été imposée par la nouvelle direction , davantage pour les surveiller que pour sa compétence .  Les très méchantes langues disent "Promotion canapé " . Bôf , elle n'est pas terrible . Mais pourquoi pas ?
    Elle n'ose pas  cependant faire preuve d'un autoritarisme exacerbé car elle a bien trop besoin d'elles trois , Caroline , Sonia et elle-même  . Elles connaissent bien l'entreprise , les grands et les petits chefs , les petits secrets professionnels et personnels , les jolies et méchantes histoires , parfois assez anciennes . Elles ont surtout une excellente connaissance des clients et des fournisseurs .
    Elle travaille dans une société d'"images" , c'est ainsi qu'elle la nomme quand elle y pense . C'est une agence de communication qui vient d'être rachetée par une grosse entreprise . Elle propose et vend de la documentation aux particuliers et aux professionnels qui recherchent des photographies ou des articles sur des thèmes bien précis . Sa connaissance du métier et des fichiers la rende , tout comme Caroline et Sonia , indispensable au fonctionnement de l'agence ,"pour l'instant" , pense-t-elle parfois . Inutile de se torturer sur un hypothétique avenir professionnel , encore inconnu . On verrait bien si , ou quand , le moment d'y penser se présentera .

    Se dépêcher tout en se préparant , donner à manger au chat . Ce soir , il faut qu'elle passe chez sa mère.Elle l'a appelée hier soir .
-Cela fait trois jours que tu n'es pas venue ! Pourquoi ?Je ne me sens pas bien.
-D'accord , Maman , je passerai ce soir , en sortant du travail.
    Elle vieillit , sa mère . Combien de temps pourra -t- elle rester seule chez elle ? Elle n'a pas les moyens de prendre une aide-ménagère tous les jours . Elle est déjà très contente d'avoir trouvé Farah qui vient deux fois par semaine , officiellement , mais qui passe bien plus souvent , "pour voir comment ça va , pour discuter un peu ". Un souci de plus , à ranger dans une petite case dans le tiroir aux problèmes ...futurs . Les actuels suffisent !

    Elle finit de se préparer , avale en vitesse son petit déjeuner . Elle sait , elle devrait prendre son temps , équilibrer son repas du matin (les autres , aussi , ce serait bien !) . Les quelques journaux féminins qu'elle achète le disent tous : pour maigrir (et elle a toujours ces fameux 5 kilos à perdre) , il faut prendre son temps , bien déjeuner le matin . Comment font-elles , les autres ? Elle a beau essayer , elle n'arrive pas à prendre son temps , pas que  pour ça , d'ailleurs . Elle a souvent l'impression de courir après le temps . Quand elle est pessimiste ( ou réaliste ? ) , elle se dit qu'elle court après le vent .
    Elle enfile sa veste en espérant qu'il ne fera pas trop froid , elle n'aime pas ça , le froid . Elle n'a jamais aimé . Les sports d'hiver , elle n'apprécie pas du tout . Elle a toujours réussi à les éviter . Son rêve , c'est l'hiver dans un pays chaud . Rien qu'à y penser , elle frissonne ...de plaisir ,elle ronronne presque comme Gaston près du radiateur .
    Bon , trêve de rêverie , il faut y aller .
 -Au revoir , mon gros chat .Ne te fatigue surtout pas trop .
    Il la regarde d'un oeil indifférent , habitué à la voir courir .
-Pauvre humain !
    Elle déboule sur la palier , claque la porte . Descendre les trois étages à pied , elle y pense , il faudrait  . C'est comme le petit déjeuner , un conseil de tous les spécialistes qui veulent votre bien-être . Elle prend tout de même l'ascenseur , avec une certaine mauvaise conscience , mais , c'est plus rapide et moins fatigant .
    Elle sort de l'immeuble et tourne à gauche , comme d'habitude . Elle jette un coup d'oeil à sa montre . Pourvu qu'elle ne rate pas son bus ! C'est vraiment très juste , ce matin ! Elle hâte le pas . Toujours le même chemin , le même trottoir , empruntés chaque matin et chaque soir . Elle en connait les moindres coins et recoins , toutes les boutiques et vitrines .
    Mais ce matin , elle n'aura pas le temps de s'arrêter devant la vitrine de la boutique de mode , si chère mais si attractive . Elle a craqué deux ou trois fois  pour un vêtement ou une babiole . Elle n'hésitera pas non plus devant la viennoiserie qui la voit de temps en temps céder face aux brioches ou aux chaussons aux pommes . Ce matin , elle n'a vraiment pas le temps .
    Oh non ! Des travaux et le trottoir barré . Il faut traverser la rue . Ce n'est vraiment pas de chance , aujourd'hui . Elle n'aime pas changer ses habitudes et elle est très en retard .
-Attention , se dit-elle , en traversant la rue , tu vieillis , ma pauvre.Tu commences à t'encroûter dans tes manies de vieille fille .
    Elle marche vite , effleurant du regard la vitrine devant laquelle elle passe .
Elle s'arrête .
    Là , dans la vitrine,une photo ...Son rêve ! ou plutôt ,l'image qui revient dans son rêve .
    Les autres passants la bousculent , mais elle reste plantée là , à regarder sans voir . Son rêve lui semble plus vrai que la rue et les gens qui l'entourent.
C'EST LÀ .
    Il faut qu'elle entre dans le magasin . Elle en regarde l'enseigne : une agence de voyages . Elle ne l'a jamais remarquée . Bien sûr , elle passe toujours sur l'autre trottoir .
    Elle se dirige vers la porte de la boutique , ne pensant plus à son retard , fixée sur la photographie . Il faut qu'elle sache .
    La porte de la boutique est close . Evidemment,il est à peine 8 heures . Elle regarde le panneau sur la porte qui indique les horaires : de 9 heures 15 à 12 heures et de 15 heures à 19 heures . Elle consulte sa montre . Un passant la bouscule brutalement , elle se réveille , regarde autour d'elle . Elle reprend conscience du temps qui passe , de la rue et de ce qui l'entoure . Elle viendra ce soir .
    Toute la journée se déroule sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte . Caroline lui a même demandé si elle n'était pas amoureuse car elle ne répondait pas à ses questions . Elle paraissait tellement ailleurs...Non , non,lui a-t-elle répondu , sans vraiment écouter son amie.
    Une question lui revient sans cesse . Son rêve serait-il "réel" ? Comment a-t-elle pu voir en rêve , avec tant de précision , un lieu qui existe dans la réalité , puisqu'elle en a vu la photographie . Mais , cet endroit ,elle ne l'a pas connu réellement , du moins elle n'en a aucun souvenir . Un voyage dans l'enfance ? On ne voyageait pas beaucoup dans sa famille , on n'en avait pas vraiment les moyens . Le sud de la France en camping ou en location quand on le pouvait . Une ou deux incursions en Espagne ou en Italie , en fonction de l'endroit où se déroulaient les vacances , pour acheter des apéritifs ou des cigarettes moins chers et quelques babioles , guère plus . Elle avait fait une sortie scolaire en Angleterre , mais ce paysage , elle en était sûre , ce n'était pas le Royaume Uni .
Où se trouve cet endroit ? Elle n'a même pas songé ce matin à regarder l'origine de la photo . Cela doit être indiqué dans la vitrine avec le nom d'un pays , d'une ville  .Il lui tarde d'être à ce soir,de passer à l'agence . Il faut qu'elle sache . Et après,se demande-t-elle?Je ne sais pas,on verra.

    La journée s'achève enfin . Elle se précipite sur son manteau , salue rapidement Sonia et Caroline sans s'attarder et se précipite à l'arrêt de bus qu'elle attend avec impatience . Enfin , le voilà . Elle descend à l'arrêt précédent son appartement , ainsi , elle sera plus près de l'agence de voyage . Pourvu qu'elle ne soit pas fermée ! Elle presse le pas et se sent soulagée en poussant la porte de la boutique . L'unique employée est occupée avec un client , ce qui donne lui donne le temps d'observer plus attentivement la photographie . On est dans un pays des bords de la Méditerranée , elle le devine à la végétation , à la couleur du ciel (si Photoshop n'est pas passé par là , pense -t-elle de façon professionnelle ) . Mais on n'est pas au bord de la mer , il y a des montagnes , un village qui s'y niche et se confond avec la couleur ocre de la terre . Aucune indication plus précise , sinon , deuxième réflexe professionnel , dans le coin inférieur droit , en petits caractères , le nom du photographe . Elle le grave mentalement dans une petite case de son cerveau , elle pourra toujours rechercher dans ses fichiers au bureau si l'employée de l'agence ne peut pas la renseigner précisément .
La cliente précédente sort de l'agence , les bras chargés de revues .
-Puis - je vous renseigner ?
-J'aimerais connaître l'origine de cette photographie . J'aimerais m'y rendre , ajoute -t- elle .
    Il faut qu'elle paraisse crédible et qu'elle ait l'air d'une vraie cliente intéressée . La jeune femme quitte son comptoir pour regarder la photographie exposée en vitrine .
-Je ne sais pas précisément , je sais que c'est en Afrique du Nord . Si vous voulez , nous allons consulter le catalogue du tour-opérator qui propose ce séjour et peut - être aurons - nous plus de détails .
    Elle sort un véritable magazine proposant des destinations de rêve , toutes plus exotiques les unes que les autres , mais aussi ,elle le remarque tandis que l'employée feuillette les pages , très chères .
-Voilà , c'est cette photographie . Cela semble se trouver au Maroc , si l'image correspond bien à la destination . C'est un trekking de 10 jours dans la montagne qui est proposé .
    Au vue du prix , il devait s'agir de tentes cinq étoiles , au moins , avec des repas au foie gras et au caviar .
-Ce sont des voyages de grand luxe ..et très sûrs qui sont proposés ,sans risque .
    Peut-être que les touristes sont transportés en chaises à porteurs et accompagnés de gardes ! Une approche du pays très particulière !
    Sans rien livrer de ses pensées , elle demande si elle peut prendre le catalogue .
-Bien sûr , mais nous avons d'autres voyages à vous proposer , dans le même genre , mais plus abordables .
Pourquoi ? Elle n'a pas l'allure à payer aussi cher ?
-Je vous remercie , je vais réfléchir .
    Elle sort avec la revue dans la main et presse le pas pour rejoindre son appartement et regarder plus tranquillement la photographie .
-Zut , je dois passer voir Maman . J'avais oublié . Je vais prendre le catalogue et l'examinerai dans le bus .
    Elle se précipite chez elle , récupère son courrier . Jour de chance ! Pas de factures , aujourd'hui . Juste quelques publicités qui finissent dans la corbeille installée sous les boîtes aux lettres à cet effet . Elle s'engouffre dans l'ascenseur , ouvre sa porte . Gaston est là , à l'attendre . Un petit câlin  sur le pelage soyeux du chat qui y répond par un doux ronronnement .
-Je reviens dans un petit moment . Tu m'attends ?
Comme s'il avait un autre choix !
-Suis je bête de toujours lui expliquer ! Je me prends pour la Dolto de mon chat . Finalement , qui me dit qu'il ne comprend pas ?
    Elle parle à voix haute tout en se changeant . Elle enfile un jeans et un pull gris dans lesquels elle se sent plus à l'aise que dans ce qu'elle appelle ses vêtements de travail , beaucoup plus sophistiqués . Elle échange ses chaussures à talon pour une paire de mocassins à picots . Elle se sent bien et , son catalogue sous le bras , elle sort en saluant Gaston d'un "Salut , mon gros chat . Je reviens vite ." C'est comme ça , on ne se refait pas !
    Installée dans le bus , elle ouvre le catalogue de voyage et trouve facilement la photographie qui l'obsède . Elle l'observe et a de plus en plus cette impression de connaître l'endroit . Elle a presque l'impression de ressentir la chaleur du lieu l'envahir , de humer l'odeur de la terre ocre mêlée à celles de fleurs odorantes comme le chèvrefeuille et les roses parfumées qui sont devenues si rares .
    Si elle pouvait y aller , vraiment !
    Sous la photographie , elle lit le descriptif du voyage : trekking de luxe avec guides expérimentés , campements confortables dans de grandes tentes au sol recouvert de tapis moelleux , repas fameux , paysages fabuleux etc...
    Et puis le prix , "2695 euros tout compris sauf les pourboires laissés à la discrétion des participants" .
    Ouah ! pas donné , surtout pour un pays pas si lointain . Un voyage plutôt inaccessible pour elle .
    Elle est arrivée , descend de l'autobus et se dirige vers la petite maison de sa mère . Elle crie en ouvrant le portillon :
-C'est moi , Maman .
-Entre , lui répond une voix de l'intérieur .
    Sa mère est assise dans le fauteuil où elle passe une grande partie de la journée . Un livre et un journal sont posés sur un petit guéridon à côté d'elle et la télévision , allumée , est à peine audible .
    Elle retrouve avec plaisir l'odeur de la maison , la décoration très personnelle due au goût original et hétéroclite de sa mère qui a réussi à rendre son petit pavillon accueillant et reposant à la fois . On s'y sent bien , souvent les amis qui l'ont accompagnée lui en ont fait la remarque .
-Tu vas bien ?
-Comme tu le vois . Pas trop mal . C'est très gentil à toi d'être venue après ton travail . Je sais que tu es fatiguée le soir et je culpabilise de me montrer aussi égoïste .
-Mais non , j'ai toujours plaisir à venir te voir . Regarde ce que je t'ai ramené
Elle lui remet le catalogue du voyagiste .
-Tu as envie de voyage .
-J'aimerais bien . Mais c'est très cher . Je vais te montrer ce qui me plairait
Elle lui montre la page occupée dans sa moitié supérieure par La Photographie .
-Qu'en penses-tu ?
Sa mère plisse les yeux et observe la photographie sans rien dire .
-Cela te plaît ?
-Laisse - moi réfléchir . Cette image me rappelle quelque chose .
-A toi aussi ?
-ça y est , j'y suis . Attends , je reviens .
    Sa mère se lève et se dirige vers une chambre qu'elle surnomme pompeusement "ma bibliothèque ". Elle s'est toujours demandé comment sa mère s'y retrouvait .
    En l'attendant , car il y a longtemps qu'elle a renoncé à pénétrer dans "la bibliothèque" , elle feuillette le magazine posé sur la table . Elle est plongée dans la lecture d'un article sur les mariages forcés dans certains pays asiatiques quand sa mère revient , un petit carnet dans la main .
-Je le savais , j'ai reconnu l'endroit . Regarde .
    Elle lui montre un vieux dessin au fusain , légèrement colorié au pastel . C'est  La Photographie .
-C'est un vieux carnet de dessins que j'ai retrouvé dans les affaires de ton grand-père qui l'avait récupéré chez son propre père , c'est à dire ton arrière-grand-père . Il avait un certain talent , tu ne trouves pas .
-Sans aucun doute . Mais d'où cela provient - il ?
-Je crois que ton arrière -grand-père était un espèce de baroudeur , artiste à ses heures . Je ne l'ai jamais connu . Il avait disparu quand je suis née , parti ou mort . On n'en parlait pas trop . Ma grand-mère avait refait sa vie et n'aimait pas évoquer cette partie de sa vie . Je n'ai jamais bien su s'il avait voyagé dans cette partie du monde ou s'il en était originaire . Regarde , tous les dessins semblent représenter la même région .Tu le veux ? Je te l'offre .
    Elle remercie chaleureusement sa mère et fourre le carnet dans son sac . Elle a envie d'être seule pour le découvrir . Elle est pressée de partir . Sa mère semble le comprendre et la libère assez rapidement .
    C'est confortablement installée dans son canapé , Gaston en boule sur ses genoux , qu'elle ouvre avec précaution le vieux carnet . Son ancêtre avait un réel talent . Elle découvre tout un ensemble de paysages qui lui paraissent étrangement familiers . Les derniers dessins représentent une jeune femme qui sourit , qui rit , qui prend des poses moqueuses et , il n'y a pas de doute , qui lui ressemble . Si elle fait abstraction des vêtements et des bijoux anciens d'argent et d'ambre qu'elle porte sur certains portraits , elle a l'impression de se voir . C'est très troublant .
    Elle reste quelques instants pensive puis se met à penser à certains livres et ouvrages relatant ce type de phénomène , en particulier  un livre de Didier Van Cauwelaert , il lui semble , elle n'en est pas sûre , qui traite d'un thème un peu semblable , un espèce de retour au source , un voyage qu'entreprend le héros avec cette impression de déjà vu , déjà vécu . Cet ouvrage avait  même fait l'objet d'un film . Elle pense aussi à un livre plus récent qui s'intitule " Le fils de l'Allemand " ou quelque chose d'approchant , sur un sujet un peu similaire , un voyage , une idée , un songe ,un secret de famille
    Il y a aussi la généa-psychologie , ou généa-psychiatrie , qui prétend qu'on porte en soi la vie de ses ancêtres , leurs problèmes , leurs secrets .
C'est peut - être l'origine de son rêve , c'est sans doute l'explication de son rêve .
-Gaston , déclare-t-elle en se levant si brutalement que le chat se retrouve sur le tapis en miaulant sa désapprobation , on y va . Avec toi , ce sera difficile . Donc , j'y vais et toi , tu passes des vacances chez maman .
    Sa décision est prise . Elle va faire ce voyage , son voyage . Son rêve va devenir un voyage . Le catalogue de l'agence parlait de voyage de rêve , elle va faire de son rêve , un voyage , le sien ; Il n'est pas question (et pas possible ! ) d'entreprendre le séjour proposé , elle allait partir et s'organiser , seule . Ce sera ses vacances , une  recherche d'elle-même , une introspection , l'explication ( logique ? )de son rêve , LE VOYAGE .








                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       

mardi 9 février 2010

LA VIE SOUS LES TROPIQUES,PLAISIRS ET ALEAS

       

    PETITES HISTOIRES ENTRE COPROPRIÉTAIRES SOUS LES TROPIQUES



Un blog , c'est aussi se raconter , parler de son quotidien . Il est  vrai que , sur le mien , je propose surtout des petites histoires ou des contes ..mais quand le quotidien dépasse  l'imaginaire , j'ai dit ,dépasse , mais n'est certainement pas plus beau . J'ai presque envie de dire "triste et sordide réalité des hommes" .

    Il va sans dire , c'est ce que l'on met dans les vrais livres,que

"Toute ressemblance avec des faits ou des personnages existant ou ayant existé n'est absolument pas fortuite et représente la triste réalité "

Par contre , sauf en ce qui me concerne ,  j'ai volontairement appelé X tous les protagonistes .
Encore que nous soyons dans un pays , la République Dominicaine , où tous les présumés coupables voient leurs noms cités dans les journaux accompagnés de leur numéro de carte d'identité, parfois de leur adresse ou de leur photos . Il en va de même pour les victimes . J'ai même vu la photographie , l'adresse et le nom  accompagnant l'interview d'une malheureuse grand-mère dont le petit-fils avait été surpris et assassiné lors d'un cambriolage. Je n'apporte à ce système de liberté de la presse aucune critique . Je crois qu'il est bon de connaître les différences de loi  sur la presse dans le monde .

 Je présente une histoire différente des précédentes et certainement des suivantes ( à moins qu'il n'y ait une suite!!!).

    Hier , lundi 8 février , je me lève , ma foi , d'assez bonne humeur (ce n'est pas tous les jours , je le reconnais !) .  Il fait les 23 degrès habituels du matin et nous prenons , comme tous les matins , notre petit déjeuner face à la mer ... C'est vrai qu'on finit par s'habituer à ce magnifique paysage , aux bougainvillées qui colorent le jardin , aux orchidées qui s'épanouissent sur la terrasse . Quand le sable blanc , la mer bleue et les palmiers deviennent notre quotidien , parfois , on ne les voit plus ...
La journée commence bien , malgré la pluie qui se commence à tomber . Ce n'est pas très grave ! On a toujours un parapluie ou un K-Way dans la voiture .
Une heure de massage chez ma masseuse préférée et habituelle qui , en dehors du bien qu'elle fait à mes articulations , est ma meilleure source d'information et de renseignements sur la vie dominicaine et pour les nouvelles locales . Grâce à elle , j'améliore mon espagnol , en particulier les conjugaisons qui m'ont toujours posé problème . En fait , on discute beaucoup , on échange des recettes , on se raconte nos petites ( et grandes ) histoires , des histoires de ...femmes .

Je reprends mon histoire , ma chienne adorée ayant tiré sur la prise électrique ( ne me demandez pas comment ...voyez avec elle ) et ayant effacé toute la suite du récit ..Je dois recommencer .

La journée se déroule agréablement . Je passe une grande partie de la journée à continuer l'écriture de la prochaine histoire que je veux mettre en ligne sur mon blog .
Ma fille revient de l'école et veut que je l'aide pour son travail oral de japonais . Ma connaissance du japonais se limitant à sayonara et à sushis , c'est un peu compliqué . Que n'a -t- elle choisi l'arabe comme langue vivante ?... Je mets beaucoup d'objectivité et de bonne volonté  à l'écouter!!! et elle achève son travail sous ma haute approbation .
 Nous décidons de nous rendre au gymnase qui vient d'ouvrir dans notre petite ville . Nous y allons avec son amie et avec plein de courage .
Nous passons plus d'une heure à suer sang et eau (enfin presque ) , nous sommes un peu masochistes . Mais nous nous amusons bien à essayer toutes les nouvelles machines , vélo elliptique , bicyclettes d'appartement et , surtout , tapis de course . Quand on pense que nous courons une fois par semaine dans un paysage de rêve au bord de la mer !!! Nous avons cependant bien aimé les tapis de course .
C'est donc le cerveau inondé d'endomorphine , ces fameuses hormones que déclenchent , parait-il , les efforts sportifs et qui nous inondent de bonheur (dixit les scientifiques) que je regagne la maison .
Geste machinal en arrivant , je clique pour voir à la fois les dernières nouvelles et mon courrier .
Il faut bien comprendre l'importance d'Internet dans notre île : c'est un peu le cordon ombilical qui nous relie à nos amis , nos enfants , notre famille . Le courrier postal fonctionne irrégulièrement et lentement ( ce qui ne nous a pas empêché de recevoir notre avis d'imposition aujourd'hui ). Quand on vous dit qu'il y a des passe-droits...Mais là n'est pas le sujet du jour .
Je consulte internet plusieurs fois par jour , c'est notre source d'informations pour les nouvelles du monde et j'aime bien lire les messages de mes enfants , les transferts amusants ou instructifs de mes amies ou de ma cousine .
J'ouvre donc mon courrier en cette fin d'après-midi paisible ,et je vois un nouveau message de Monsieur X (anonymat prévu).Ce monsieur X , que je ne connais pas , est un des copropriétaires de la résidence où nous habitons et à qui , comme aux autres , j'avais transmis quelques jours auparavant le compte-rendu de l'assemblée des copropriétaires .
Je m'interromps pour faire une petite présentation de la situation .
Nous habitons un petit "projet" , c'est ainsi que l'on appelle dans le pays les résidences de terrains et maisons . Nous habitons donc  un petit projet d'une douzaine de maisons et de 4 ou 5 terrains non construits . Nous sommes 5 ou 6 familles à y résider de façon permanente , les autres étant des maisons de vacances pour des gens résidant pour la plupart en France ( pas tous , vous allez voir ).
Comme dans toute copropriété , se tiennent des assemblées générales , pas toujours tranquilles . Même sous les tropiques , les affaires de voisinage existent et les rapports ne sont pas toujours bons entre les uns et les autres .
Il parait qu'en France , les problèmes entre voisins constituent la majorité des procès et que c'est pour les régler que l'on aurait mis en place un système de médiateur . Je ne sais pas si c'est vrai , je me contente de reproduire ce que j'ai lu ou entendu dans une chronique quelconque .
Ici , on n'échappe pas à la règle , je pense que c'est un phénomène humain et universel .
 La dernière assemblée a été "houleuse"!!! Je vous fais grâce des amabilités qui ont pu s'échanger , des noms d'oiseaux rares qui ont volé de ci de là (d'ailleurs , j'en ai profité pour dire que j'allais ajouter un perroquet à mon zoo!! un peu provocateur , je reconnais ,mais juste pour voir la tête de certains !) .
J'ai  fait le compte-rendu de cette réunion de la façon la plus neutre possible . Les présents , les pouvoirs , les problèmes abordés (et non résolus) , les charges à payer (qui n'ont pas augmenté) etc...
J'ai revu ma copie plusieurs fois , essayant de ne pas blesser la susceptibilité des uns ou des autres , tout en restant le plus objective possible .
Je précise que je me serais bien passée de ce genre de littérature mais on m'a demandé de le faire .
Ne croyez pas à une reconnaissance quelconque de mes talents d'écriture . C'est en général le genre de travail que personne ne veut faire . Je me rappelle des comptes-rendus de réunions de travail ou de projets  que tout le monde se renvoyait de l'un à l'autre . Il y avait deux options : soit ça tombait sur un prof de français parce qu'il savait écrire , lui ...soit sur un prof de maths dont on soulignait l'esprit de concision !!!
Ce soir-là , à l'issue de la réunion , je crois même avoir vaguement entendu que c'était le travail d'une fem.....J'ai demandé  si ma programmation incluait  également et génétiquement l'ordinateur et la machine à laver ...Mais non , mais non , m'a-t-on répondu,je n'avais pas bien compris. ...Enfin , j'ai dit :"OK , je vais faire le compte-rendu"
 A la fin de mes deux pages de pensum(je crois que je préfère encore corriger des copies et pourtant...) , j'ai indiqué mes coordonnées , ce qui me parait normal en particulier pour les gens absents et qui auraient voulu avoir des explications complémentaires .
C'est également un principe , j'ai horreur des lettres anonymes et , quand j'écris quelque chose , je le signe .
Voilà donc ce qui est à l'origine de ce mail reçu hier soir : un compte-rendu d'une assemblée générale d'une dizaine de copropriétaires pour que vous compreniez bien l'importance de l'événement .
Je vous livre le mail tel que je l'ai reçu en supprimant toute possibilité de reconnaissance . (j'ai copié-colllé et donc ne suis pas responsable des fautes!!)

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> Bonjour,

je n'ai pas le plaisir de vous connaitre et donc considere votre mail concernant votre rapport de la copropriete comme nul et non avenu,en effet je ne vous ai pas mandate ,à moins que ma memoire me trahisse,ce qui serait tres grave,etant donne mon activite.Comme je le constate ,les français à l'etranger ont la meme attitude que dans leur pays ainsi qu'avec leurs rapports avec l'etranger,ils se prennent tous pour les rois du monde et surtout c'est toujouirs le dernier qui a parle qui semble avoir raison.De plus ceux qui se donnenyt de la peine pour les autres sont toujours et systematiquement condamnes.Pauvre France qui donne des leçons au monde entier et qui n'est meme pas capable d'avoir une attitude digne....Pour ma part je vous em.... je ne suis pas français et n'accepte absolumment pas  cette façon de voir les choses...balayez devant votre porte et apres on en discutera.En conclusion,il n'est pas question pour ma part que je vous considere comme investie d'une mission pour la copropriete
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Et ma Réponse :


Monsieur,
Je suis sidérée par votre vulgarité.J'étais en train de parler avec X pendant que vous m'adressiez ce charmant mail que je m'empresse de lui communiquer.X avait votre pouvoir et était présent et d'accord pour partager le travail que lui donne la copropriété.
Vous avez la possibilité de saisir l'assemblée des copropriétaires pour exprimer votre désaccord,mais vous n'avez aucun droit,que vous soyez français ou pas,pour insulter les gens.Pour qui vous prenez-vous,cher Monsieur?Au dessus des lois et des usages de politesse?
Je ne suis investie d'aucune mission et ,à la demande des gens présents dont vous avez la liste,j'aide X .
Comme je suis polie,ce que vous ne semblez pas être,je terminerai mon courrier par ces termes.
J'ose espérer ne plus recevoir d'insulte sur ma messagerie.Cordialement vôtre.


Et j'ai signé . J'étais furieuse , je sais , cela peut paraître excessif . Mais une telle grossiereté ! Je ruminais . Je voulais porter plainte pour "injures électroniques" , je me suis renseigné , c'est ainsi que cela est nommé dans la loi dominicaine.Il y a un organisme qui recueille ces plaintes .
J'ai tourné la chose dans tous les sens . Je l'avoue , je me sentais vexée ,j'enrageais .
En 30 ans de carrière d'enseignante , surtout dans la banlieue parisienne ,je n'ai jamais reçu de telles injures . Peut-être que certains élèves l'ont pensé très fort , mais ils ont eu la pudeur (ou la peur ) de ne pas l'écrire . Il fallait que je vienne ici pour être tranquille et me retrouver face à ce genre d'écrit provenant d'un grossier inconnu . Je ne comprenais pas la raison d'une telle hargne (je ne comprends toujours pas ) .J'avais l'impression qu'il me crachait son mépris à la figure et je n'appréciais pas dut tout .
En plus se permettre d'émettre de tels jugements sur "les français de l'étranger " et sur cette "pôvre France"...Mais ce sont presque des injures racistes .
À moi , SOS Racisme et les mouvements anti-racistes .
Mais finalement , je pouvais être fière , il m' identifiait à  la France (d'accord , il ne la considérait pas très bien ).Cela a commencé à me faire rire , moi qui ne suis française que par les hasards de la colonisation française , qui ne suis pas née en France ,dont aucun des parents ni grands-parents n'ont vu le jour en France :au choix , Afrique du Nord ,Espagne , Amérique du Sud , plus loin encore , Italie , et , peut-être ,un ou deux de mes arrière grands parents originaires du Sud de la France ..Mais il faut chercher !!!
Je suis la parfaite représentation de l'intégration ...réussie . C'est bien à l'époque de l'Identité Nationale!
Mais je ne suis que la triste représentation de la France qui "devrait balayer devant sa porte"...et là , j'ai éclaté de rire , je me suis vue devant ma porte , sur la terrasse , le balai à la main , le rouge , je le préfère , en train de furieusement jeter la poussière par dessus bord . Où pouvais - je la mettre ? Sous l'escalier ,bôf , pas très hygiénique . Chez mon voisin ? Non , je l'aime bien , mon voisin .
Problème ??Je vais finalement passer l'aspirateur et ensuite je viderai le sac de l'aspirateur dans la poubelle . Je jetterai mon sac poubelle dans la poubelle municipale , je sais , ça va polluer , ce n'est pas très écolo , mais que voulez-vous , il faut bien les mettre quelque part , ces déchets qu'on me demande , qu'on nous demande , d'enlever de notre porte . Au fait , c'est quoi , ces déchets ???? Non , pas de mauvaise pensée.
Mon interlocuteur me dit ne pas être français , oui , c'est vrai . L'époque de Vichy étant révolue , je dirais simplement que l'expéditeur de mon mail est citoyen d'un pays européen qui n'appartient pas à l' Union Européenne , qui est frontalier de la France et qui s'est distingué pendant l'Histoire et toutes les guerres , surtout celles du XXème siècle , par sa solide neutralité . Un pays propre qui n'a pas à nettoyer devant sa porte . Je n'en dirais pas plus , je veux encore manger certains chocolats délicieux . Par contre , je ne me fais pas de souci pour mes comptes en banque sur place, je n'ai pas les moyens d'en avoir  !!!!
Un de nos amis à qui je parlais de cette triste histoire m'a répondu qu'il (mon interlocuteur)devait être bien malheureux pour professer une telle hargne et tant de méchanceté sans  raison . Oui , c'est vrai . Pauvre monsieur!
Avec le recul de l'Histoire , la vraie , je me dis qu'il n'y a rien d'étonnant que des conflits éclatent entre les hommes , parce que , finalement , ce sont toujours les messieurs qui entament les hostilités .
Certes , il y a la belle Hélène de Troie , mais c'est Pâris et Priam qui se sont battus   . Le nez de Cléopâtre ? Ce fut surtout l'affaire d'Antoine et Jules (César).
On trouve bien  quelques héroïnes plus combatives , la Kahina qui défendit les populations berbères d'Afrique du Nord, quelques princesses mérovingiennes cruelles , la belle impératrice Irène de Byzance (qui se débarrassa de son mari et de son fils pour régner et qui refusa d'épouser Charlemagne , il ne connaît pas sa chance ... Où serions-nous aujourd'hui ,pauvres français?) , Jeanne d'Arc qui bouta les Anglais hors de France , mais on connaît tous sa triste fin , Marie-Antoinette et ses chers caprices (pour elle aussi,la fin fut difficile ).Le XXème siècle eut ses héroïnes contestables et parfois violentes , Mata-Hari (était-elle coupable?),Rosa Luxembourg , la Pasionaria et leurs convictions  révolutionnaires .
 Mais de quelles guerres réelles les femmes sont-elles responsables ?  Les légendes nous parlent des Amazones , guerrières redoutables dont l'existence n'est pas prouvée et dont la mythologie dresse des portraits très nuancés . Je connais peu de sociétés et de civilisations basées sur le matriarcat , en Polynésie , je crois . Je ne pense pas que ce furent des civilisations de guerre .(renseignez-moi si vous en savez plus )

J'aimerais terminer mon "histoire vraie" par une citation que j'ai trouvée dans un livre de René Barjavel et qu'il cite comme appartenant à la tradition soufie.Elle n'est pas vraiment en rapport avec mon histoire , mais je la trouve tellement vraie et tellement belle que je vous la livre:

"Il existe toujours sur terre quatre mille personnes qui sont des saints sans le savoir...Des âmes loyales , douces , désintéressées , douées d'une intuition naturelle du bien et d'une inclination naturelle à le rechercher , soutien et réconfort de ceux qui goûtent la bénédiction de leur compagnie , et qui lorsqu'elles s'en sont allés , sont peut-être canonisées dans le coeur d'un ou de ceux qui les aimaient." 

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